lundi 7 octobre 2013

Fiction n'est pas raison.


Je ne sais pas ce que ma lettre est devenue après ce 22 août où elle prit la destination de la maison d'édition de Lionel Duroy. 

Ce que je sais, par contre, c'est qu'il fallait en passer par là pour que je comprenne comment mon entourage fonctionne, avec ce que j'appelle "mes crises".

Ma plus fidèle amie C. m'a dit récemment "je pensais qu'il t'aurait répondu, aussi je n'ai pas pris le temps de répondre à ton mail de l'époque". Rappelez-vous aussi de K. l'Aristo avec son commentaire : "Lionel, répond lui, on est en train de la perdre". 

Comme quoi, tout le monde attend pour moi qu'il me réponde. Et je soupçonne qu'il s'agisse pour certains, ni plus ni moins, de l'occasion rêvée de dire enfin : "A qui le tour, pour la prendre en charge, que l'on souffle un peu".

Mais ne rêvez pas trop les filles ! Cette histoire est loin d'être finie. Elle pourrait d'ailleurs bien prendre une toute autre tournure.


-------------
Il était arrivé chez son éditeur avant midi pour ne pas se mettre en retard avant sa dédicace du soir. 

Paris crachait ses vapeurs nauséabondes de la fin août. Nostalgique, il pensait au ciel de Provence en fredonnant dans sa tête un vieil air de Marcel Amont(*).

A l'accueil, Agnès lui tendit le courrier accumulé durant ses six semaines hors de la capitale.

Des courriers pour quelques rencontres déjà programmées lui annonçaient que la rentrée littéraire serait, comme d'habitude, trop brève et interminable à la fois.

Il n'avait jamais su comment se comporter devant un tas de lettres. Il craignait toujours que parmi elles, se cache une nouvelle qui le plaquerait au sol. Sans doute était-ce dû à son enfance et ce cortège de lettres d'huissiers qu'il voyait disparaître sous le paletot de son père.

Il décide d'ouvrir la plus petite d'entre elles et s'assied pour la lire. L'enveloppe était manuscrite. Sans nul doute s'agissait-il de la lettre d'une lectrice.

Agnès ne le voyant pas se relever à l'approche de Paul annonça : "Le café est chaud, si cela vous dit".

A ce moment-là, rien ne lui disait. Non vraiment rien.

Une petit voix intérieure couvrait les autres et lui répétait en boucle : "Ne répond pas à cette lettre, ne répond pas à cette lettre".





(*)"Bleu, bleu, le ciel de Provence
Blanc, blanc, blanc, le goéland
Le bateau blanc qui danse
Blond, blond, le soleil de plomb
Et dans tes yeux mon rêve en bleu
Bleu, bleu."
 
C'est bon ? Vous l'avez dans la tête pour le reste de la semaine ?

2 commentaires:

  1. K. l'Aristooctobre 08, 2013

    Ouf... On est entrain de la récupérer. Merci à Lionel, il devient de fait un personnage de fiction (que ne l'est-il déjà ?). On va peut être l'avoir notre best seller !!!

    RépondreSupprimer
  2. Mais tu parles anglais ? Allez hop ! C'est décidé : T'es de corvée de promo internationale la baronne !

    RépondreSupprimer